Plus d’une décennie après leur apparition, les technologies de recherche de médicament in silico sont plus présentes que jamais.

Leur promesse de réduire les coûts tout en accélérant le processus de R&D ont interpellé et intéressé quais tous les laboratoires pharmaceutiques & biotechs.

Alors que cette année promet d’autres avancées dans le secteur, voici un petit cours d’histoire pour comprendre l’avènement de cette technologie qui - même si qualifiée par Yann LeCun d’ “idée la plus cool en matière d’apprentissage profond des 20 dernières années” - doit encore faire ses preuves.

2012 - Les pionniers

C’est en 2021 que l’on note l’apparition des premières entreprises du domaine :

• Atomwise

• Exscientia

• Flatiron Health

• Ab Cellera.

2013 - Déjà de la concurrence

On note cette année l’apparition de :

• BenevolentAI

• Cyclica

• Recursion Pharmaceuticals

2014 - Un tournant

En juin 2014, Ian Goodfellow a publié un article novateur sur les réseaux génératifs antagonistes (GAN). Ce concept pionnier a non seulement révolutionné l'IA générative, mais a aussi solidifié la réputation de son auteur comme « The GANfather », l'homme qui a doté les machines de la capacité à imaginer.

Cette innovation a catalysé une nouvelle vague d'initiatives entrepreneuriales et de développements dans la découverte de médicaments, notamment avec la création d'Insilico Medicine.

Co-fondée par le Dr Alex Zhavoronkov, Insilico Medicine s'est distinguée par son utilisation de l'apprentissage profond dans la conception de médicaments à petites molécules et la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques. La société a intégré les GAN dans ses processus et développé des outils informatiques basés sur cette technologie.

2015 - Un nouveau venu

Fondée cette année, XtalPi change d’approche en fusionnant des disciplines telles que la physique quantique, l'intelligence artificielle et le cloud computing.

Au départ, XtalPi avait révélé un pipeline de recherche interne comprenant au moins dix programmes de découverte préliminaires dans divers domaines thérapeutiques. Cependant, l'entreprise s'oriente désormais principalement vers les partenariats et les services de recherche contractuels.

2016/2019 - Une nouvelle vague

Au fil des années, une multitude d'entreprises prometteuses spécialisées dans l'intelligence artificielle se sont lancées dans la découverte et le développement de médicaments :

• Insitro

• Relay Therapeutics

• Valo Health

• Aqemia dont nous avons un article dédié :

• Verge Genomics

• et d’autres.

À ce stade, la majorité des entreprises ne développent pas leurs propres candidats médicaments et ne disposent pas de pipelines internes.

Elles exercent principalement à travers des services, des licences logicielles, et des partenariats en R&D.

Parmi les startups d'IA dans le secteur pharmaceutique, on distingue aussi celles spécialisées dans le repositionnement de médicaments, comme Healx et Lantern Pharma, et celles qui fournissent des technologies IA pour les essais cliniques, comme Medidata.

C’est aussi durant cette période qu’arrivent les premiers candidats précliniques & cliniques :

• En 2019, Insilico a prédit une molécule pour une cible connue, DDR1, en seulement 21 jours.

• La même année, Deep Genomics a annoncé le premier candidat thérapeutique de l'industrie découvert par l'IA, DG12P1, pour traiter la maladie de Wilson, identifiant une mutation génétique spécifique et concevant un composé pour la corriger en seulement 18 mois.

2020/2022 - La confirmation

Cette période a connu une série de candidats précliniques, avec des entreprises telles que BenevolentAI, Exscientia, Insilico Medicine et Deep Genomics en premières loges.

Vers 2022, de nombreuses molécules issues de la recherche par IA étaient déjà en phase d'essais cliniques.

2023/aujourd’hui - On n’y est pas encore

Malgré la hausse constante du nombre de candidats-médicaments, l'industrie connait plusieurs revers dans les essais cliniques :

• L’anticancéreux EXS21546 d'Exscientia, a été abandonné en raison de la priorisation stratégique du pipeline.

• Un candidat-médicament contre la schizophrénie des partenaires Sumitomo Pharma et Otsuka Pharmaceutical n'a pas réussi à surpasser un placebo dans deux études de phase 3.

• Le principal médicament de BenevolentAI, le BEN-2293, n'a pas réussi à battre un placebo dans une étude de phase 2a sur la dermatite atopique, conduisant à la suppression de 180 emplois et à la réorganisation de son pipeline pour économiser des liquidités.

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